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Une nouvelle bataille de Khartoum fait rage. Un an et demi après avoir été mises en déroute dans le centre-ville de la capitale du pays, les Forces armées soudanaises (FAS), dirigées par le général Al-Bourhane, tentent de reprendre le contrôle du cœur de la ville, tombée aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », au cours des premiers jours de la guerre qui déchire le Soudan depuis le 15 avril 2023.
L’opération a débuté jeudi 26 septembre, à l’aube. Deux brigades de l’armée régulière ont assailli les deux ponts qui séparent la ville d’Omdourman de Khartoum, parvenant à pénétrer dans le quartier d’El-Mugran, à la confluence du Nil Blanc et du Nil Bleu. Depuis une semaine, les troupes des FAS y tiennent des positions avancées. Une percée éclair qui s’accompagne d’une campagne de bombardements massifs contre les positions paramilitaires dans la capitale.
La plupart des civils qui vivent encore au milieu d’une ville devenue champ de ruines restent cloîtrés chez eux. « On entend des raids aériens permanents. Les combats font rage, à l’artillerie et à l’arme lourde. Hier, cinq obus sont tombés dans mon quartier », raconte calmement Omar*, un habitant d’une zone disputée, qui a souhaité rester anonyme.
Avec cette offensive inédite depuis la reprise en février d’Omdourman, la ville la plus peuplée du pays, les FAS tentent de désenclaver leurs unités retranchées depuis de longs mois dans le quartier général de l’armée et l’université de Khartoum, à quelques encablures au nord de l’aéroport. Néanmoins, leurs succès sont limités, les FSR parvenant à conserver leur mainmise sur les sites clés du centre-ville, autour du palais présidentiel.
Si l’armée régulière progresse lentement dans Khartoum, elle avance beaucoup plus rapidement dans les faubourgs nord de la capitale, où elle s’est emparée jeudi du pont de Halfaya, reliant Omdourman à la ville de Bahri, parvenant ainsi à faire la liaison avec ses divisions d’infanterie cantonnées dans la zone de Kadaroo. Une victoire significative qui permet désormais aux FAS de se diriger vers le Sud et de prendre les troupes paramilitaires en tenaille.
C’est depuis cette ville de Bahri, au bord du Nil, que les FSR tiraient la plupart des obus et des missiles qui s’abattaient sur les positions de l’armée et sur les quartiers résidentiels d’Omdourman. Rien qu’entre le 19 et le 25 septembre, les bombardements paramilitaires ont tué 50 civils, selon une source médicale. « Maintenant que l’armée a progressé sur l’autre rive du Nil, nous sommes plus en sécurité et les bombardements intempestifs ont diminué. Mais on entend toujours constamment le bruit des combats au loin », témoigne depuis Omdourman Alaa Abdelqader, qui travaillait dans un laboratoire d’analyse médicale de Khartoum avant la guerre.
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